Randonnée en vélo
 en France

J'entreprends les derniers jours de ma randonnée « Sur les routes de Jeanne d’Arc » qui me conduiront d’Epône à l’aéroport Charles-De-Gaule pour le retour au pays.

 



Jeudi 19 octobre

Il est 8 h 54; la nuit à Epône a été reposante; j’attends que mon linge sèche dans la sécheuse. Une belle journée s’annonce; je l’espère.

La descente dans la vallée de la Seine est enivrante. Le temps est clair et le regard s’étend sans limite. Je n’ai aucune idée où je coucherai ce soir. Mon intention est de m’installer au nord de Paris. Je passe devant l’usine Renault-Flins (à Flins-Sur-Seine) qui fêtera en 2002 ses 50 ans et à qui Mureaux doit son expansion. Je traverse Meulan, aux abords de la Seine et au confluent de la rivière la Moncient; c’est une petite ville pittoresque que je quitte un peu avec regret.

J’arrive à Cergy-Pontoise vers 11 heures; je cherche en vain un office du tourisme. Je me repose dans un petit parc tranquille, le temps de consulter mon atlas routier Michelin. Je décide de suivre l’Oise vers l’est, cette même Oise que j’avais connue la première fois à Compiègne.

J’ai l’impression que la boucle se referme sur ma randonnée.

Il est 13 h; je dîne dans le parc Van Gogh à Auvers sur Oise, juste devant une statue de Van Gogh sculptée par Ossip Zadkine (1890-1967), né en Russie; il s’est installé à Paris en 1909.

J’échange avec un jeune couple américain, qui apprécie la région et qui y revient régulièrement. J’apprends que Van Gogh est enterré ici même. J’ai le goût d’en apprendre davantage sur Auvers. Je me rends à l’Office du tourisme; je règle d’abord le camping de ce soir; on me conseille l’Isle-Adam sur l’Oise à une dizaine de kilomètres, toujours sur l’Oise. On me suggère un parcours qui m’amènera à l’exposition Voyage au Temps des Impressionnistes au Château d’Auvers et au cimetière où est enterré Vincent Van Gogh. Je me rends d’abord au Château; la construction du XVIIe siècle et les magnifiques jardins de style classique à la française valent pour eux-mêmes le déplacement. Mais je n’avais pas encore vu l’exposition.

Un prix spécial pour les enseignants est annoncé; je me prévaux de mon titre, je n’ai pas ma carte, mais ça marche quand même. C’est une magnifique présentation audio-visuelle très animée qui fait le tour de l'un des hauts lieux de l’impressionnisme français, de ses origines, de ses manifestations et de ses peintres: Daubigny, Cézanne, Van Gogh, etc. C’est une heure et demie de charme.

Puis, non loin, je me rends voir les tombes des Van Gogh dans le cimetière d’Auvers.

Sur le chemin du cimetière, je m’arrête devant la fameuse église romaine qui a inspiré à Vincent Van Gogh son tableau qui en représente l’abside.

La température est belle, c’est un plus et ça rend les 10 kilomètres agréables à rouler dans un milieu exceptionnel.

J’arrive à l’Office du tourisme de l’Isle-Adam vers 16 h.

La femme à l’accueil revient du Canada depuis à peine un mois, voyage qu’elle a trouvé bien organisé. Sa guide était une Mme Lachance de l’Isle d’Orléans. Avant de me rendre au camping, je me rends à la Poste assurer mes communications par Internet. J’en suis le dernier client. Je vais dresser la tente avant d’aller faire le marché chez Leclerc à un km du camping. J’achète toute la nourriture dont j’aurai besoin jusqu’à la fin du voyage: 4 bouteilles de vin 250 ml, 8 Perle de lait (ce yogourt délicieux qui m’a accompagné tout le long de mon trajet), du jambon, 3 boites de sardines dans l’huile d’olive, 2 boîtes de biscuits avec pépites de chocolat, du raisin, des pommes, du café, du lait longue durée, 3 bananes, du pain baguettes, 2 barres de chocolat à 70 % de cacao et du fromage à l’ail et fines herbes. Il faut dire que mon garde-manger était vide. Encore une fois, je suis le dernier client.

À l’orée du terrain de jeu du camping, je m’installe sur un banc pour souper; il est 20 h et il fait noir. La nuit sera plutôt chaude. Avant de me coucher, je pense au lendemain ; je visite ou non le château de Chantilly, tout dépendra de la température; on annonce plutôt de la pluie.

 

Vendredi 20 octobre

Ce matin, le ciel est incertain, je traîne au centre-ville, je fais le tour du grand marché, je visite la vieille église l’écluse sur l’Oise.

 Je retourne à l’Office du tourisme pour réserver une chambre à l’hôtel Ibis Charles-de-Gaulle. Je retourne à la Poste répondre aux messages reçus et vers 12 h, en retournant au camping, je dîne dans un parc style chinois ; la température est incertaine, je prends le risque, je décide de me rendre visiter le château de Chantilly à 29 km.

Il commence à pleuvoir un peu dans les 5 derniers km. Magnifique château qui raconte l’histoire du connétable Anne de Montmorency et du prince de Condé. Pendant la visite, je jette parfois un regard à l’extérieur et il pleut à boire debout. La visite dure une bonne heure et demie. Quand je sors, il pleut toujours; je fais quoi, je pense même à prendre un taxi; je n’ai apporté que la sacoche garde-manger et mon veston de pluie, j’avais prévu souper dans le parc du château. Après hésitation, j’enfourche le vélo et je n’ai jamais descendu aussi vite; à peine une grosse heure et j’arrive au camping mouillé de pied en cap autant de sueur que de pluie. Rendu au camping, je vais chercher un jeton pour le sèche-linge, je me change et je fais sécher tout mon linge; restent mes souliers que je ferai sécher dans la tente avec mon petit poêle à gaz.

 

Samedi 21 octobre

Ce matin, le ciel est nuageux mais n’est pas menaçant. Je déjeune dans la tente; puis, avec un peu de tristesse, je plie pour la dernière fois la tente; je laisse sur place l’édredon qu’É. m’avait donné et l’oreiller en plastique qui avait le malheur de dégonfler trop souvent.

À 9 h, je pars visiter le dernier château, celui d’Écouen, autre château du connétable Anne de Montmorency, consacré à l’art de la Renaissance. Avant de me rendre au château, je vois un bureau de poste; au moment où je m’apprête à arrêter, j’accroche un poteau avec ma sacoche avant droit et je casse le boulon qui fixe le support à la fourche du vélo. Je fais les réparations nécessaires avec la corde et le ruban gommé que je traîne toujours avec moi et je me rends à la poste pour apprendre qu’il n’offre pas le service Internet. Puis je fais une visite d’une heure du château, qui mise sur deux caractéristiques de l’art de la Renaissance: l’élancement des personnages et la polychromie. Ce qui frappe, c’est tout l’étage consacré à des tapisseries immenses racontant des faits bibliques. Je sors du château vers 11 h 30; j’aimerais dîner dans le parc, mais le ciel s’annonce mal.

Je préfère me rendre directement à l’Hôtel; il me reste une vingtaine de km à faire et parfois des gouttes de pluie m’inquiètent. Je jette un dernier regard sur la belle campagne française, que représente Bouqueval, bien que ce bourg soit tout près de Paris;

 son nom est associé aux fouilles d’anciennes nécropoles.

J’arrête au marché de Goussainville pour m’acheter une baguette de pain et du fromage pour ce soir et demain matin. Je me rapproche de l’aéroport, car de nombreux hôtels me clignent de l’œil. Mais j’ai déjà réservé. Je suis la direction Aéroport Charles-de-Gaulle. La route Bois Lallemand me conduit sur la N17 puis sur la Route de Roissy. J’arrive au cœur du territoire Charles-de-Gaulle; à l’horizon, à un couple de kilomètres au nord, le profil des hôtels se dessinent à travers les hangars. Le Ibis est sûrement dans ce secteur.

À 17 h, je rentre à l’hôtel, avec mon vélo et ses 64 livres de bagages. Je ne suis sûrement pas le premier, car personne au comptoir ne paraît surpris. Je paie la chambre avec Visa (480 francs: 94,95$) On m’offre de remiser le vélo dans une pièce fermée à clef ou de l’apporter dans ma chambre. J’opte pour cette dernière solution, ce qui me permet de le préparer pour le transport.

Pour ce, je fabrique un sac avec le polythène qui a servi d’isolant pour la tente pendant tout le voyage.

Il est 19 h; je soupe dans ma chambre: sardines, pains, fromage, biscuit avec yogourt; je fais le café dans la douche, je crains l’alarme à feu. C’est une soirée de TV; j’écoute la soirée des Sept d’or pour les meilleures émissions du réseau français.

Dimanche 22 octobre

Il est 12 h, je viens d’enregistrer mes bagages; je suis à 4 minutes à pied de l’Hôtel Ibis. Et, dehors, il fait un soleil radieux que je n’ai pas vu depuis le début d’octobre; pas un nuage; il fait 19o C. De l’hôtel, j’ai transporté moi-même sur chariot les bagages et le vélo. Il me semble que tout est simple ici; on ne se croirait pas dans un aéroport; en attendant l’heure d’embarquement, à 13 h 30, je lis pour passer le temps.

Il est 14 h 56; les nuages sont revenus comme d’habitude. Un retard de 30 mn est prévu, le temps d’une vérification des instruments du cockpit, dit-on. À la boutique hors-taxes, j’achète une bouteille de vin pour mon frère Raynald qui, selon Lucie, devrait venir me cherche à Mirabel.

15 h 20, l’avion se déplace vers la piste d’envol et, à 15 h 30, il est en position de décollage.

Est-il défendu de rêver à une autre randonnée en 2004?

Retour à la page d'accueil